RNA du 6 juillet 2023 à la Maison de la Chimie, à Paris : "Elus et aménageurs : osons ensemble le projet urbain !"

La dernière journée du Réseau National des Aménageurs (RNA) a eu lieu en présentiel le jeudi 6 juillet 2023 à la Maison de la Chimie, 28 rue Saint-Dominique, Paris, sur le thème "Elus et aménageurs : osons ensemble le projet urbain !".

Elle a réuni 320 participants, acteurs de l’aménagement opérationnel.

Le RNA, co-piloté par le ministère en charge de la ville et du logement, a proposé cette journée de débat et d’échanges entre collectivités locales et professionnels de l’aménagement. Elle a été construite en association avec le Club Ville Aménagement (CVA), avec le soutien du Cerema, l’appui de France urbaine, Intercommunalités de France, l’Association des Maires de France et des Présidents d’Intercommunalité, l’Association des Petites Villes de France, et la Banque des Territoires.

Cette journée spéciale a été consacrée aux témoignages de nombreux élus pilotes d’opérations d’aménagement, accompagnés d’aménageurs et d’acteurs partenaires.

Les journées du RNA, en particulier celle-ci, s’adressent à l’ensemble des acteurs de l’aménagement :
- en premier lieu aux collectivités pilotes de l’aménagement urbain (élus, DGS, services ; communes et intercommunalités de toutes tailles),
- aux aménageurs publics et privés,
- ainsi qu’aux partenaires de la chaîne (urbanistes, bailleurs, constructeurs, promoteurs, investisseurs, bureaux d’étude, services de l’Etat…).

Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a introduit les travaux : « Les défis sont immenses pour atteindre nos objectifs de transition écologiques, d’amélioration du cadre de vie, de production de logements et d’accueil des activités productives. Je suis élu local et je sais combien il est difficile de faire émerger et réaliser des projets urbains, face aux injonctions parfois contradictoires, aux contestations et à la complexité des procédures. Pourtant le risque est tout aussi fort de renoncer à l’exercice des compétences d’urbanisme et d’aménagement. L’objectif de cette journée est justement de regarder comment oser la maîtrise d’ouvrage publique de l’aménagement. […] Entre les différents défis, les opérations d’aménagement constituent des projets à la croisée des chemins. »

Thierry Repentin, maire de Chambéry et représentant de l’association des Maires de France a partagé ces messages auprès du réseau, suite aux nombreux témoignages d’élus entendus, sur des territoires et projets variés :

- Un élu ne perd pas la maîtrise de son projet en s’entourant d’un aménageur. En revanche, une vision du devenir du territoire, un projet politique bien défini et adapté aux réalités de terrain est un préalable nécessaire, comme le pilotage de l’opération dans la durée.

- Le partenariat entre la collectivité et l’aménageur est fécond pour un territoire : l’aménageur amène des compétences que la collectivité n’a pas toujours, qui vont permettre que le projet se réalise, en dépassant les complexités, notamment financières. L’enjeu pour une collectivité est de choisir les compétences utiles aux besoins de son projet, de veiller à la bonne intégration par l’aménageur de son projet politique.

- Aménager permet de ne pas agir au coup par coup, c’est indispensable pour maîtriser l’urbanisation de sa ville. L’aménageur, sous pilotage de la collectivité, permet une mise en commun, une synergie entre acteurs.

- La nature du dialogue avec les habitants a changé : plus permanent, qualitatif, proche, même sur une friche ; il est gage de l’acceptabilité de la densité. Dans certains cas, s’appuyer sur l’aménageur pour organiser ce dialogue permet au maire de faire un pas de côté, l’oblige à réfléchir différemment à son projet.

- Les procédures d’aménagement n’excluent aucun territoire, comme l’ont illustré les retours d’expériences, y compris sur des villes de moins de 10 000 habitants.

Sebastien Miossec, président de Quimperlé Communauté et président délégué d’Intercommunalités de France, a complété :

- Un enjeu fort est celui de la solidarité territoriale, notamment face au défi de sobriété foncière. Cela pousse les intercommunalités, à l’échelle des bassins de vie, à mieux penser, anticiper, programmer l’aménagement à différentes échelles et à entrer dans des mécaniques plus fines, au-delà du PLUi, pour déconstruire, dépolluer, renaturer… Elles ont besoin d’aménageurs pour cela.

- Les défis interpellent nos modes de vie, des populations en place, de celles qui vont s’installer, créent des tensions : il va falloir faire avec et encore mieux préparer, travailler nos projets à cette fin. Une journée comme celle du RNA contribue à progresser collectivement.

- Développer des duos solides, de confiance entre collectivité et aménageur sera nécessaire, notamment pour répartir autrement la valeur, innover pour intégrer de nouveaux paradigmes, et dépasser les spatialisations, voire les oppositions entre urbain, périurbain et rural.

Pour approfondir :

Revoir la journée en replay :
- Ouverture de Christophe Béchu
- Matinée
- Après-midi

Supports :

Dossier participants :

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